Extrait de la préface de Claudine Vincenot-Guilheneuf :

Primum vivere. Vivre d'abord. Dans la lancinante nostalgie de l'Absence, l'adage latin en épigraphe à ce livre m'a paru animé d'une flamme particulière.

Ecrit en 1942 par un homme de trente ans, ce texte est, par excellence, une oeuvre de résistance contre la tristesse, la jérémiade, la grisaille, dans ce parti de se persuader qu'à quelque chose malheur est bon.

La découverte de la civilisation du vin et de ses prêtres, si séduisante pour un garçon de l'Auxois, n'est pas étrangère à cette entreprise de résistance au malheur ; elle permet d'accéder, par- delà les chagrins des hommes, à une vision totalisante du monde : "Le vin est bien le fils de la vieille terre et du jeune soleil."

Claude Bourguignon, sculpteur-imagier, se fait le porte-parole de l'auteur pour chanter les louanges de cette lutte avec la matière qu'est la sculpture, autre passion de Vincenot, méconnue celle-là et qu'il appelle "mon beau métier clandestin fait de lumière et de patience".

Claude Bourguignon n,'est pas vraiment une autobiographie, ce n'est pas un roman non plus mais plutôt une digression alerte, joyeuse, gouleyante comme un vin blanc de Meursault, à partir de faits exacts ? inexacts ? Qu'importe.

La vie est là, derrière les mots , primordiale et lumineuse, exultant à tout bout de ligne en une truculente gaieté.
Une gaieté gauloise de l'écriture et un nouvel éclairage apporté à l'oeuvre.


L'auteur : Henri Vincenot :

Disparu en 1985, Henri Vinceno, véritable Bourguignon "de la Montagne", passa son enfance dans les monts de Bourgogne à Châteauneuf d'où sa famille est originaire.

Après l'école des Hautes Etudes commerciales, il séjourna au Maroc puis entra à la compagnie P.L.M. et collabora pendant plus de vingt ans à La Vie du Rail en tant que rédacteur de cette revue.
Connu pour ses romans : La Billebaude ; Les Etoiles de Compostelle : Walther, ce boche, mon ami ; La Pie saoule ; Les Chevaliers du chaudron ; Le Pape des escargots, et ses ouvrages historiques sur la vie du rail et la Bourgogne au temps de Lamartine,Henri Vincenot ajouta à ses dons d'écrivain un talent de peintre et de dessinateur. Retiré à Commarin depuis 1968, il partagea son temps entre la peinture, la littérature, les travaux campagnards quand il n'était pas dans son village de La Pourrie, autrefois abandonné, et qu'il reconstruisit avec ses enfants.