Finalement, le vol a duré 9h15 à cause de la rotation de la terre, du vent et sans doute de l'âge du pilote ! Mais ça a été super agréable.

Il a fait jour jusqu'à peu près 2 heures de l'arrivée et comme j'étais près du hublot (Noël l'avait demandé lors de l'enregistrement), j'ai pu assister à la disparition de la terre lors du décollage et au fabuleux paysage des nuages au dessous de l'avion avec de temps en temps un petit coin d'océan bleu et délicatement ridé.

J'ai même failli attraper mon premier coup de soleil sur l'épaule car j'ai eu le soleil un bon moment et il était bien brûlant à travers le hublot. Je me suis protégée avec le gilet que j'avais sous la main. Il faut dire que le gilet il y avait bien longtemps que je l'avais quitté.

Déjà depuis la veille j'avais chaud ! J'avais chaud ! Je suis quand même partie le samedi à 11h30 avec gilet et polaire mais dès l'arrivée à Roissy Terminal A2, je me suis vite retrouvée en débardeur fines bretelles, mis sous les pulls en prévision de l'arrivée prévue avec 27°. Les 27° on les avait déjà dans l'aéroport de départ !

J'ai trouvé un peu compliqué l'enregistrement des bagages et j'ai eu du mal à me faire à l'idée que je n'avais plus à porter ma valise, qu'elle avait disparu je ne sais où et que quelqu'un la portait pour moi. Au début, j'avais l'impression de l'avoir oubliée quelque part !

Et puis il y avait une queue avec des resquilleurs congés payés comités d'entreprise de banlieue. Un peu la foire. Ca passait sous les bandes de confidentialité, ça poussait avec les valises dans les virages, ça s'interpellait de l'un à l'autre à travers la file, j'en passe et des meilleures, scènes de ménage et compagnie.

Tant pis pour ce moment médiocre, c'est le prix à payer pour justement ne pas payer trop cher le voyage...

Après : passage de la Douane Je n'aime pas trop non plus qu'on scanne mes affaires et mettre tout ça dans une bassine avec les lunettes et tout. Et montrer son passeport à chaque tournant et montrer encore patte blanche des fois que l'autre d'avant ne sache pas lire ou ne voit pas clair et n'ait pas détecté que ce n'était pas toi sur la photo.

L'embarquement sera à 15h30. On a le temps de manger un peu et à 15h15 on est les premiers de la file d'attente pour embarquer. Un peu en retard, ils ouvrent les guichets et annoncent que ce sont d'abord les familles avec enfants qui doivent se présenter donc pas nous.

Une mamie qui essayait de nous passer devant avec son papy profite du mouvement de foule pour gagner du terrain. Quand tous les enfants sont embarqués, il en manquait encore qui étaient sur la liste et n'étaient pas là.

Enfin, on commence les sans enfants mais ce sera les numéros 43 à 39 et on a le 13. La mamie qui n'avait pas d'enfant est passée quand même dans la foulée des enfants. Ils ont du croire qu'elle faisait partie des familles avec enfants !

Après ce sera du 38 au 23, toujours pas nous, puis enfin tous les autres. Comme on n'est plus à ça près, on monte dans l'avion dans les derniers mais de toute façon cela ne change rien. Les places sont déjà attribuées.

Et on est devant les ailes laissant une belle vue sur la terre. Pendant certains passages un peu turbulents, mais très peu, je vois l'aile droite qui se plie souplement. C'est beau à voir.

Et puis des montagnes de nuages, des oeufs à la neige sur tout le trajet, de la crème chantilly mousseuse et blanche et de temps en temps une montagne plus sombre, un gouffre insondable, des creux, des bosses, des routes, des lacs, des vallées, même le mont Tombelaine du Mont Saint Michel en plusieurs exemplaires comme des photocopies en enfilade, l'horizon de nuages rosi par les rayons du soleil couchant, soleil qui mettra d'ailleurs beaucoup de temps à se coucher.

Enfin, c'est magnifique et passionnant.

Tout le voyage s'est donc déroulé à toute vitesse comme l'avion 900km/h. Impressionnant ! Entre les dessins animés que je n'ai pas regardés, le film nul avec Gérard Depardieu, les repas médiocres qui surgissent dès qu'on a faim, les distributions de boissons au bar, les bavardages avec les voisins, je n'ai pas vu le temps passer.

Pour les repas et collation, j'ai quand même bien apprécié qu'ils aient tenu compte de mes goûts : yaourt à l'abricot et crème caramel !

Et puis voilà la nuit et que sur l'écran de télé, le petit avion s'approche de Punta Cana. On annonce l'atterrissage proche mais on en voit toujours pas de lumières sur la terre. Je dis que c'est normal car il n'y a pas l'électricité en République dominicaine. Hi ! Hi ! Hi! Ils nous attendent avec des flambeaux ! C'est pas fufute mais après 9 heures de vol, on peut yoyoter un peu non ?

Et puis les petites lumières apparaissent d'un seul coup. L'aéroport est bien là. L'avion va se poser. Il le fait en douceur. Certains passagers applaudissent. Je les suis.

Très vite, l'avion est immobilisé et la porte s'ouvre : là, pas de passerelle abritée comme à Roissy où l'on n'a pas l'impression de monter dans un avion. Il y a un escalier extérieur tout simplement et c'est une chaleur moite inconnue qui nous attend à la sortie.

Ca y est, on est aux Caraïbes avec un climat tropical humide. Humide, il l'est car il vient de pleuvoir. La piste est trempée. Je sais qu'il pleut beaucoup là-bas en cette saison. Cela se confirme.

Je descends la passerelle comme les présidents de la république, les ministres et les stars mais sans les paparazzis. Les paparazzis, on les aura à l'entrée dans l'aéroport, coincés entre 2 dominicaines en costume et à la chaîne les uns après les autres, par couple.

Drôle d'accueil ! Le commerce avant tout. Ceci dit, on a acheté la photo au retour. Ils font en sorte que l'on soit tous beaux sur ces photos. Et puis 7 dollars, un peu plus un peu moins

L'aéroport de PUnta Cana est tout sauf quelque chose qui ressemble à un aéroport à part quelques gros avions garés ça et là.

C'est une grande case couverte de feuilles de palmiers, une payotte grand modèle où il règne une chaleur suffocante et une effervescence étourdissante.

Les panneaux sont écrits en anglais et espagnol, pas de français. Aïe aïe aïe ! Comment qu'on va s'en sortir ? En repérant des gens qui étaient avec nous dans l'avion et les suivre tiens pardi.

Il y a un grand kiosque où circulent des billets de 10 euros ou dollars. Qu'est-ce qu'ils font tous ?

C'est la carte de tourisme. Nous on l'a déjà. Pas pour nous ça.

Passeport, questionnaire d'immigration rempli dans l'avion en tremblottant, tampons par ci par là et nous voilà à la douane.

Donner les cartes de tourisme, pour moi, coupon entrée. Non, il veulent aussi la sortie.

Oui mais moi j'avais cru comprendre que la sortie, c'est quand on sort du pays, donc au retour. Donc j'ai mis soigneusement la sortie avec les documents nécessaires à la sortie. Oui mais où ?

Le monsieur dominicain de la Douane ne veut pas me laisser sortir de l'aéroport-paillotte sans le coupon sortie.

Et me voilà entrain de vider le contenu de mon sac à dos à 4 pattes dans l'aéroport de Punta Cana en espèrant y trouver le fameux coupon sortie. D'ici que je l'ai mis dans le sac dans la soute. Je ne suis pas sortie de l'auberge ni de l'aéroport.

Oups ! Il est là, dans une pochette plastique transparente, protégé de la pluie tropicale. Je le récupère, enfourne tout mon bazar pêle-mêle dans mon sac à dos en vérifiant qu'il ne reste rien par terre et donne mon coupon sortie au monsieur dominicain qui me laisse sortir de l'aéroport.

Bon, on en verra d'autres. C'est notre premier grand voyage. A Roissy, Noël avait très bien géré suite à ses expériences de voyage en Italie. A Punta Cana, aucune expérience ni l'un ni l'autre.

Après, on fait quoi ? Noël voit un guichet Look Voyages : ça doit être là qu'il faut faire la queue. Qu'est-ce qu'ils vont nous demander comme papiers ? Tout est dans la pochette rouge fournie par Look Voyage.

Je sors un papier qui me semble convenir quand une personne appelle les touristes pour le Carabela Bavaro : c'est nous. Elle a quelques enveloppes avec des noms. Le nôtre y est. Elle nous parle d'un bus 302 en sortant à gauche et d'une réunion à ne pas manquer sous peine de ne pas rentrer chez nous, demain dimanche à 16 heures.

Nous voilà dehors avec l'enveloppe de la dame à la recherche du bus 302 parmi des dizaines de rangées de bus de toutes les marques, nationalités, tailles et des voyageurs qui tournent avec leurs valises à roulette parmi les bus.

Et je me rapelle que la dame a dit à gauche en sortant. Et il est là, à gauche en sortant le 302. Youpi ! Bon c'est un bus des années 60 ou avant, repeint et douteux avec une remorque derrière pour les valises.

Un monsieur dominicain qui parle un peu français vérifie que c'est bien nous et charge nos valises dans le coffre. Il tombe des gouttes mais chaudes. On a tellement chaud que ça fait plutôt du bien un peu de pluie. Quand on est assis dans le bus en partance pour d'autres aventures, on se sent bien. Les vacances commencent

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