La maladie des oreilles qui tournent
Par Sylvie, mercredi 8 novembre 2006 à 16:08 :: Santé :: #6 :: rss
Rigolote au début
Des soucis, tout le monde en a. Des soucis de boulot, tout le monde en a aussi. Et comme je ne fais pas exception à la règle, question boulot, je ne suis pas mal servie ces derniers temps.
Moi qui m'était concocté un service en or à ma convenance avec les 35 heures en juin 2000 : 5 jours par semaine du lundi au vendredi de 9h à 16h30 dont 45 mn pour le repas de midi. Elle était pas belle la vie !
Et en plus un travail de "position arrière". Oui oui je sais, ça fait pas très classe cette expression mais c'est comme ça qu'on dit à la poste ou plutôt qu'on disait à la poste car maintenant le Groupe La Poste dit : les back office. C'est carrément mieux sauf que pour le Groupe La Poste, les Back Office, ceux qui ne sont pas derrière un guichet à affronter les clients-usagers mécontents et à vendre des produits à valeur ajoutée lucratifs, sont improductifs donc inutiles.
Alors Le Groupe La Poste a décidé de supprimer les back office mais comme ils n'ont pas le droit de les tuer, le jeu consiste à les rebalancer en première ligne sans sommation de gré ou de force.
Dans mon cas, ce sera de force. Depuis février 2006 où j'ai appris à quelle sauce j'allais être mangée par de futurs actionnaires gloutons, je parlemente pour expliquer que le travail ne pourra pas être fait correctement vu le peu de temps qui reste pour la charge de travail back-office, que remettre les vieilles guichetières de plus de 50 ans au guichet n'est pas une bonne chose pour l'image du Groupe La Poste, que je suis très compétente comme back-office mais nulle en guichetière et que le premier client qui me fait une réflexion, je fais une crise de nerfs avec samu, pompiers et tout le tremblement.
Mais le projet Terrain du groupe La Poste est un rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage, comme celui du début du Guide du Routard Galactique qui écrase la petite maison fleurie pour faire l'autoroute spatiale. Mais là, c'est pas de la science fiction.
En avril, j'ai commencé à avoir du mal à respirer, comme si quelque chose m'étranglait, de temps en temps d'abord, puis de plus en plus souvent puis tout le temps avec de temps en temps une journée ou quelques heures de respiration normale. Et des jours très pénibles à chercher de l'air avec de grands baillements qui n'arrivent pas à venir. Vous connaissez ? Ca 10 ou 15 fois par jour et aucune position confortable la nuit pour dormir, toujours l'impression d'avoir le quiqui serré. Vous connaissez pas ? Tant mieux.
Bizarrement, aucun problème pour la randonnée, la danse africaine, la chorale, le qi-gong, les soirées dansantes. Bizarre, bizarre.
Le radiologue a trouvé ma thyroïde (glande du cou) un tout petit trop grosse mais bon, de là à provoquer un manque d'air...
Le pneumologue a bien rigolé en m'annonçant qu'en fait d'asthme comme pensait mon médecin, j'avais une capacité pulmonaire exceptionnelle (sans doute des années de randonnée au grand air).
Restait le coeur mais là, mon médecin généraliste est formelle : votre coeur va très bien.
Bon, ben, reste plus que le psychomatique. Bonjour Monsieur psy. Voyons ça ensemble. Mais là, l'amélioration ne se fait pas en un jour, ni en un an, ni peut-être jamais mais qui ne tente rien n'a rien.
Par suite de travaux d'aménagement titanesques au bureau de poste, qui se réduiront comme peau de chagrin pour raison de budgets, débutés dans la précipitation et une parfaite désorganisation en juin, le Groupe La Poste, dans sa grande mansuétude, a reporté le projet Terrain rouleau-compresseur, qui devait commencer aussi en juin, au 1er octobre.
Surtout que le projet en question rencontrait aussi pas mal d'oppositions hors poste : les usagers qui voient disparaître leurs bureaux de poste, les maires qui vont devoir payer leurs employés de mairie à délivrer les instances de la poste ou vendre des timbres, et était loin d'être au point.
Y a que les syndicats qui trouvent tout bien. Faudra m'expliquer.
En septembre, j'apprends que le Terrain miné, glissant, marécageux, inondé et surtout en friche débutera le 9 octobre 2006, mal ficelé, incompréhensible, tordu mais ma chef d'établissement, sous la pression du directeur de groupement sous la pression du directeur départemental sous la pression du directeur régional sous la pression du Président Directeur Général sous la pression du ministre sous la pression de Chirac sous la pression de l'Europe sous la pression des américains sous la pression de la communauté inter galactique (on n'en sort pas), ne veut plus entendre aucune doléance de qui que ce soit et nous faisons silence en attendant la date fatidique, la mort dans l'âme.
Tous les collègues en ont raz le bol aussi.
Sournoisement comme si de rien n'était, je pose 2 semaines de congés pour me reposer après le codérando du 8 octobre et parce que je n'ai pris qu'une semaine cet été : coïncidence, c'est là que commence Terrain.
Et pour couronner le tout, départ pour une semaine de rêve en République dominicaine avant le retour à la réalité. Toujours ça de pris. Ainsi que la grande joie d'assister à la soutenance de thèse d'Antoine à Lyon et sa réussite éblouissante au doctorat es Sciences Informatique.
Mes collègues remplaçantes avaient durement essuyé les plâtres du nouveau règlement intérieur Terrain à mon retour-récit-de-vacances-de-rêve-photos-à-l'appui et avaient prévenu madame chef d'établissement que "Sylvie qui n'a pas fait de guichet depuis 10 ans ne tiendra pas à ce rythme". Merci les copines.
Mais bon, je me mets au taf avec toute la compassion des copines en question et finalement, au guichet, malgré une réelle appréhension, je ne m'en sors pas si mal. On dirait même que j'ai fait ça toute ma vie. Au fait, j'ai fait ça toute ma vie ! 20 ans quand même.
Et puis je travaille 2 semaines dont la 2ème avec le 1er novembre au milieu et le samedi libre. En l'occurence samedi dernier. Et après un 31 octobre et 1er novembre pénible au point de vue étranglement inexpliqué, je me réveille le 2 novembre avec la trachée complètement dégagée. Ca va pas durer. En général, 1 journée ou quelques heures. Ca dure. Vendredi, samedi, dimanche. Super !
Dimanche matin, je me lève avec la tête qui tourne. Vas-y doucement, à ton âge, il faudrait t'habituer à te lever tranquillement le matin et ne plus sauter du lit d'un bond. Et puis samedi soir, on étaient invités, on a bien mangé, bien bu. Ca peut expliquer. Pareil, avec l'âge, on encaisse moins bien. Et le tournis passe. Aussitôt, je n'y pense plus et la journée se déroule bien.
Je vais même rendre une longue visite toute seule en voiture à ma maman à l'hôpital de Montargis, malgré un brouillard persistant et rentrant à la nuit noire.
Et lundi matin, rebelote : la tête qui tourne en me levant, un peu plus que la veille. Et ça ne passe pas. Je prends un truc pour digérer des fois que les nausées soient dûes au repas de samedi soir. Et ça tourne de plus en plus. Je me tiens au mur pour aller de la cuisine à la salle de bain.
Vous avez déjà été dans la peau d'un culbuto ? Moi, oui. Et une seule envie : aller me recoucher. Bon, ça, c'est pas exceptionnel. On a souvent plus envie de retourner se coucher le lundi matin que d'aller au boulot. Mais quand même, d'habitude, je choisis d'aller au boulot mais là, j'ai choisi... mon lit.
Et pis voilà, depuis lundi, je cocoone à la maison... Trop bien. Surtout que ce petit dysfonctionnement de tous petits cristaux qui se baladent au fin fond des oreilles n'est pas grave, juste gênant pour aller travailler.
Et ça prend le temps que ça veut pour disparaître. Pas pressée. Le médicament contre les vertiges a enlevé le gros de la crise pour l'instant. Le médecin rappelé aujourd'hui me dit de doubler la dose. Ca va sûrement aller mieux lundi. Toujours une semaine de Terrain en moins.
Et si les vertiges me reprennent quand je serai toute seule au guichet annexe ! Hein ! Simuler ? Non, pas la peine et surtout trop difficile. Ca se fera tout seul, ça ou autre chose : un petit truc bizarre qui vous fait rester au lit le matin quand votre boulot n'a plus d'intérêt et que la grosse machine Euros, Dollars, Yens dirige le monde.
Bon courage les jeunes ! Mais ce n'est pas nouveau, chaque génération depuis la nuit des temps a subi ce genre de mutations et ce sera pareil pour vous les jeunes quand vous serez vieux... Vous verrez...
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.