Imaginez des fantômes, des dieux et des démons.
Imaginez des enfers et des paradis, des villes flottant dans les cieux et d'autres englouties sous la mer.
Licornes et centaures, sorciers et magiciens, djinns et farfadets.
Anges et harpies, charmes et incantations, esprits élémentaires, familiers, démoniaques.
Tout cela est facile à imaginer : depuis des millénaires les hommes l'imaginent.
Imaginez des astronefs et l'avenir.
Facile, encore : l'avenir approche à grands pas et il sera peuplé d'astronefs.

Y a-t-il quelque chose qui soit difficile à imaginer ?
Oui, bien sûr.

Imaginez un peu de matière avec vous enfermé dedans, vous qui avez conscience d'exister; qui pensez et savez donc que vous existez, vous qui êtes capable de faire remuer cette matière dans laquelle vous êtes prisonnier ? Vous pouvez la faire dormir et s'éveiller, aimer l'autre et se promener sur les collines.
Imaginez une boule de boue qui tourne comme une folle autour d'un de ces soleils.
Imaginez-vous debout sur cette boule de boue, tournant avec elle, tournant dans le temps et l'espace vers une destination inconnue.
Imaginez !

Extrait de Lune de miel en enfer Nouvelle de Fredric Brown






Vous êtes tout seul perdu dans l'espace. Il fait tout noir et très froid. Le silence est total. Il ne se passe rien.

Et un jour, une voix venue de nul part vous dit :

"Je connais un endroit où il fait chaud grâce à une grosse étoile qui brille dans un ciel d'azur et il y a plein de gens bizarres qui courent dans tous les sens. Je peux t'emmener si tu veux, dit la voix".
"Formidable, répondriez-vous à la voix, je veux y aller"

Et bien, vous y êtes.

Auteur inconnu de moi






Nos créateurs sont au désespoir :

« Impossible de se débarrasser de ces humains : maladies, guerre, intempéries, cataclysmes, ouragans, tremblements de terre, raz-de-marée, éruptions volcaniques, persécutions, meurtres, génocides, suicide. Ils reconstruisent encore et encore et se reproduisent à vitesse grand V. On n’aurait jamais dû leur donner l’intelligence !»

Extrait de moi-même






Vous ne voudriez pas vous retrouver sur une boule qui fonce dans l’espace en tournant à toute vitesse sur un axe incliné, cloué sur un sol dur cerné de masses d’eaux insondables et flottant à la dérive sur une fournaise, le tout perdu dans un univers noir et glacé dont vous ne connaîtriez pas les limites, vous-même sorti du néant avec une seule perspective : y retourner ?

Vous ne voudriez pas ?

Vous y êtes.

Extrait de moi-même aussi



Hé ! Hé ! Ca rend modeste non ?






Le divertissement sert à oublier que nous sommes nés par hasard sur une planète qui s'en fiche et que nous mourrons sans avoir compris pourquoi.

Prononcé à la télévision en 2015 par le philosophe Raphaël Enthoven.