De la mort d'Ivan le Terrible (1584) à l'avènement des Romanov (1613), la Russie a connu une période dramatique où elle a failli être rayée de la carte et que les historiens appellent le Temps des Troubles. C'est la germination de cette crise que raocnte Vladimir Volkoff dans son roman Les Hommes du Tsar.

Trois personnages se disputent les rôles principaux : le tsar lui-même, luxurieux, cruel, mystique ; le jeune idéaliste Boris Godounov, et le "valet de chiens", Psar, illettré et barbare, dont la fantaisie du souverain fera un des premiers personnages de l'Empire. La douce tsarine Irina, soeur de Boris Godounov, et Aleksandra, la princesse qu'Ivan force à épouser Psar, leur donnent la réplique.

Le roman retrace, sur un fond de liturgies et de carnages, l'évolution de ces divers personnages. A l'arrière-plan défilent les princes et les bourreaux, les astrologues et les montreurs d'ours, les tueurs et les nécromants.

L'auteur : Vladimir Volkoff

Vladimir Volkoff est né à Paris en 1932 de parents russes émigrés. Après une licence de lettres classiques à la Sorbonne (1954), il fait successivement l'expérience de l'enseignement (1955-1957) puis de la vie militaire (1957-1962) pendant la guerre d'Algérie. Son premier roman, L'Argent Triple (1962), évocation de cette période intense et contrastée, lui vaut un succès d'estime. Il aborde également le domaine de la science-fiction et obtient le prix Jules Verne en 1963 avec Métro pour l'Enfer.

Etabli aux Etats-Unis depuis 1966, Vladimir Volkoff se partage tout d'abord entre l'enseignement à l'Université d'Atlanta en Georgie et la création littéraire à laquelle il se consacrera entièrement à partir de 1978. L'éclatant succès de Retournement (Julliard/L'Age d'Homme, 1979) lui vaut une renommée internationale. L'ouvrage est traduit en douze langues. Si cet étonnant "thriller métaphysique" fait de lui l'homologue français de John Le Carré, Les Humeurs de la mer (1980), vaste fresque ayant pour thème et pour décor la tragédie algérienne, évoque irrésistiblement le célèbre "Quatuor d' Alexandrie" de Laurence Durrell auquel Vladimir Volkoff consacrera un essai en 1984 (Laurence le magnifique). Avec Le Montage (1982), il met en scène les méthodes et les réseaux de la "désinformation" soviétique en Europe. Viendront ensuite Le Professeur d'histoire, Nouvelles américaines, Les Hommes du Tsar (1987) et Le Bouclage (1990).

Auteur de biographies historiques (Vladimir, le soleil rouge, Tchaïkovsky), auteur d'essais résolument anti-conformistes (Le Complexe de Procuste, Du Roi), Vladimir Volkoff est en outre un fleurettiste redouté.