196 - Sur le Tour de France
Par Sylvie, jeudi 1 septembre 2022 à 21:46 :: Lecture :: #3189 :: rss
Août 2022
Vingt-quatre fois le Tour représentent sensiblement 100 000 kilomètres, soit deux fois et demie le tour de la Terre, bouclés à 37 kilomètres à l'heure.
A l'ère spatiale, cette déambulation peut sembler dérisoire, voire absurde.
C'est méconnaître la ferveur qu'on peut attacher à une légende de longue haleine et de vaste envergure qui paraît, au premier abord, n'appartenir qu'au vent et dont il s'avère, à l'usage, qu'elle est construite dans un matériau dur qui s'apparente au marbre.
Elle nous dit que le Tour de France n'est pas une accumulation de nuées mais un monument avec ses fondations, ses fûts de colonnes, ses frises, ses chapiteaux, même si ces derniers sont démontables.
Le Tour de France est une épreuve de surface qui plonge des racines dans les grandes profondeurs.
Il célèbre les accordailles de l'espace avec la durée.
Il arpente la géographie mais sa propre histoire le porte.
Ainsi l'ampleur de chaque moisson contient-elle la mémoire des précédentes.
Qu'on le veuille ou non, cette course cycliste aura engendré une manière de culture et propagé un courant continu d'affection, un air de famille et un air du pays, qu'on respire même à son insu.
L'auteur : Antoine Blondin
Antoine Blondin est né à Paris en 1922. Sa carrière est consacrée au journalisme (collaboration à Arts, L'Equipe, Elle) et à la littérature. Depuis 1970, il est membre du jury du Prix Interallié.
Il a reçu successivement le Prix des Deux-Magots, le Prix Interallié, le Prix Goncourt de la Nouvelle et le Grand Prix de Monaco pour l'ensemble de son oeuvre.
Il est également co-scénariste et dialoguiste de films.
Commentaires
1. Le samedi 27 août 2022 à 22:22, par Sylvie
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