Cassoulet et grosse tempête
Par Sylvie, mercredi 28 janvier 2009 à 19:30 :: Voyages :: #45 :: rss
Episode 2
Rien ne se passera donc avant 13h et il est 12h30. Direction le café gascon qui nous avait gentiment accueilli ce matin.
Au passage, coup d'oeil sur le tableau électronique des départs. Tous les vols du matin pour Toulouse sont indiqués "annulés" en rouge mais l'avion de 13h50 vient d'apparaître "à l'heure on time". Ne rêvons pas. Juste en-dessous, un bandeau jaune indique en gros : Trafic perturbé Aéroports de Toulouse, Pau, Biarritz, Perpignan, Bordeaux...
Au passage également, ce curieux assemblage involontaire mais non moins maladroit :
Au café gascon, le set de table passé inaperçu le matin ne manque pas d'humour :
Quelques instants, soit 5 heures pour l'instant !
Quelques instants : à l'échelle d'une vie sans doute...
De retour dans le Hall 2, le minuscule espoir du vol de 13h50 s'envole. Au moins quelque chose qui vole... L'aéroport de Toulouse est fermé jusqu'à 14 heures. Ca, c'est du précis. Merci madame Air-France bonne humeur à toute épreuve. Puisque c'est comme ça : direction la librairie qui regorge de bouquins passionnants. Le diable si on n'en trouve pas chacun un pour passer une toute petite heure d'attente supplémentaire. Ce sera "Le Dernier Templier" et "Le Yoga pour les Paresseuses". Devinez lequel pour qui ?
Bien décidés à tenir un siège s'il le faut, nous nous installons sur les sièges en question au premier rang, juste devant l'enregistrement B de façon à ne pas louper la première occasion de voler qui se présente. Et la première occasion ne tarde pas.
Un peu avant 14h, un mouvement de foule entraîne valises et voyageurs vers l'enregistrement B. Une hôtesse parle sans relâche à ceux du premier rang. Personne n'avance mais la foule grandit. Que se passe-t-il donc ? Approchons-nous.
" Vous attendez pour quelle destination madame ? "
- " Toulouse "
-" Ah ! Nous aussi. " Rassurés, c'est bien là. Ca va ouvrir.
Mais qu'entends-je ? D'autres voyageurs parlent de Pau, de Perpignan, de Bordeaux. Et nous sommes tous dans la même file d'attente. De quoi-t-est-ce ? Très vite, la foule se disloque, les valises repartent dépitées, tirées par leurs propriétaires affligés. Point de vol pour nulle part. Tout le monde reste à Orly.
Le bruit court que le haut parleur crachouilleur tiendra tout le monde, en bloc, au courant de l'évolution de la tempête dans le sud-ouest. Et aussi que tout le monde est invité à rentrer chez soi. Certains le font. Nous restons.
Après cette fausse alerte, ma place d'état de siège est prise. Le jeu des chaises musicales commence. Surtout, ne pas faire le moindre mouvement sous peine de se retrouver écrasé par dix personnes qui ont cru que vous alliez vous lever. Beaucoup squattent par terre, assis sur leurs manteaux au milieu du Hall 2 encombré de bagages et de voyageurs résignés.
Noël, lui, a une place aux premières loges. Il veille, le nez plongé dans Le passionnant Dernier Templier. Je trouve un siège un peu plus loin et tente de continuer Le Yoga pour les Paresseuses. Mais je dois être vraiment trop paresseuse. Même pas le courage de lire le livre qui parle de moi...
J'entame la conversation avec une dame qui va à Toulouse aussi et devait prendre l'avion de midi. Elle n'est pas au courant des péripéties de ce matin. Elle croit à un simple retard dû à Air-France. Elle pense que l'avion va partir tout à l'heure. Ne lui ôtons pas ses illusions.
Les minutes passent et le haut-parleur crachouilleur débite une longue tirade, inaudible de ma place, où je comprends simplement "Toulouse". Je ne sais pas pourquoi mais, au fil de la journée, mes oreilles sont de plus en plus sensibles à la douce mélodie de ce mot, évocateur de soleil et de cassoulet.
Je note que c'est la première annonce de la journée faite par haut-parleur crachouilleur concernant le sud-ouest. Dès 7h30 du matin, on nous avait dit qu'on seraient informés par haut-parleur. Enfin ! On se préoccupe de nous ! Allons aux nouvelles.
- " Ils ont dit que l'aéroport de Toulouse était fermé jusqu'à 17h, que les voyageurs pouvaient rentrer chez eux et revenir demain matin ou éventuellement attendre un hypothétique avion à la saint Glinglin. "
Nous choisissons la deuxième option. J'y suis, j'y reste. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. La dame d'à côté, elle, plie bagage et appelle son fils qu'il vienne la rechercher. Tant mieux, je vais pouvoir prendre sa place aux premières loges. Surtout que ma chaise précédente a été prise d'assaut dès que je me suis levée.
17h : c'est dans 2 heures 1/2. Autant dire rien du tout. On est à 7 heures d'attente. On a fait le plus gros.
Le monsieur d'à côté parle avec son voisin, deux résistants, comme nous, du toit de l'aéroport de Toulouse-Blagnac qui s'est envolé ! Aïe ! Ca ne s'arrange pas. On ne va peut-être pas décoller ce soir... Tant pis, on rentrera à la maison et on reviendra demain matin. S'il le faut. Car pour l'instant : on reste !
Lecture, bavardage avec des touristes qui reviennent de Pointe à Pître où on les a fait attendre 5 heures à l'embarquement à cause de manifestations locales et qui attendent depuis 3 heures leur correspondance pour Bordeaux, dame pipi, palmiers et boisson de Chez Paul, petit tour dehors où l'air est frais et la météo sereine.
Départs ! C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?
Pour demain...
Sauf que...
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